Chez moi... chez nous

Devant le silence de Karim, il reprit son carton et se mit en marche, lui faisant signe de le suivre. Il marcha d'un pas vif, en prenant cependant soin de ne pas distancer le syndir. Il sortit son téléphone de sa poche et, sans s'arrêter, composa un numero rapidement avant de le coller contre son oreille, l'air passablement soucieux.

- Allo? Oui... oui c'est juste pour prévenir que je ne passerais pas aujourd'hui, je suis cloué au lit... Oui je sais! Très bien, au revoir a demain.

Il raccrocha l'air passablement enervé, et reprit rapidement son visage impassible. arrivé en bas de l'immeuble, il tapa le code et ouvrit la porte, invitant Karim à entrer, et le suivit. Habitant au premier, il prenait rarement l'ascenceur mais cette fois ci, il se dirigea vers les portes metaliques, appuyant quatre fois sur le bouton pour être certain que son appel soit enregistré.

Toujours silencieux, il s'engouffra dans la cabine et attendit les quelques secondes necessaires avant d'arriver à son étage. Il reflechissait à toute vitesse, se demandant comment il allait reussir à caser ce garçon chez lui. Il décida que le preoblème n'avait pas tant d'importance et il sortit sa clé.

La porte s'ouvrit sur le salon et un capharnaüm indescriptible. Sur le sol, des pochettes béaient, un nombre impressionant de feuilles de toutes les tailles, couvertes de couleurs et de traits de crayon, des stylos, des feutres, des pinceau et des godets de peinture. Il se sentit soudain un peu gêné du bordel ambiant. Il fit entrer le garçon en le faisant passer derrioère le sofa, seul endroit à peu près vierge de bazar.

- Hum... bienvenu chez toi...

Il jetta sa veste sur la table et posa son carton contre le mur avant de regarder le jeune homme aux cheveux de nacre et, souriant legerement, l'entraina vers la chambre et, accessoirement, la salle d'eau. Il ouvrit le placard et, après un regard rapide sur Karim, sorti une chemise et un pantalon, ainsi que des sous vetements et une serviette, qu'il lui tendit.

- Tiens, tu n'as qu'a prendre une douche ok? Et si tu veux te reposer, prends le lit. Je vais préparer un truc a manger.

Il le laissa seul, retournant dans le salon. Il enjamba le monceau d'etudes et de croquis pour aller dans la cuisine. Après avoir fouillé dans son frigo et ses placard, il mit au four une pizza congelée en soupirant.

Retournant dans le salon, il s'affala sur le sofa et sorti une grande feuille du carton à dessins, qu'il posa a plat sur le sol. Remontant ses manches, il enfila un bandeau pour maintenir ses cheveux et commença à peindre la silhouette fine qui s'etendait sur le papier, ses doigts se tachant d'encres et cachant sles cicatrices sur leur dos.

Il se demandait si il avait vraiment eu une bonne idée. Non seulement il n'avait pas vraiment la place, mais en plus de cela, le garçon semblait terrifié. Evidemment, il se doutait que c'était logique, mais il avait cru un peu naivement que si il était gentil tout irais bien. Se mettant à fredonner pour ne plus penser, il se replongea dans son travail.

Karim suivit du mieux possible l'homme. Il avait hâte d'arrivé quelque part et de pouvoir s'arrêter un moment pour pensée à tout ce qu'il avait vécu pour maintenant être apte à ... il larme coula sur sa joue qu'il essuya rapidement. Non il ne fallait pas pleurer. Il l'entendit au téléphone et il sentit une espèce de mécontentement. Si il n'allait pas rentrer quelque part, peut-être au travail... cela devait être à cause de lui, et puis peut-être qu'il regrettait déjà son achat. Alors qu'allait-il lui arrivé?

Il entra dans l'immeuble en ce disant que bientôt, il pourrait ou au mieux ce soir... il voyait bien que son maitre était impatient, à le voir appuyer plusieurs fois sur le bouton pour l'ascenseur. Enfin, entré dans l'appartement, le déplacement ayant été dans le plus parfait silence, il fut tres surpris de voir autant de feuille et de crayon et tout plein d'autre chose partout sur le plancher... C'était même très spéciale. Chez sa famille tout devait toujours être tres propre alors.... Il entra donc chez son maitre, et attendit de savoir la suite.

Il était pas dénué d'éducation, et il savait même très bien ce qu'on attendait d'un esclave, de couche toi là, l'humilié et bien plus... Il en venait à avoir envi de mourir, de vomir, de pleurer. Et pourtant jusqu'à ce moment, l'homme n'avait eu aucun geste déplacer ou dans ce sens avec lui, c'était seulement l'idée de a situation qui le lui donnait. Après quoi, il suivit l'homme jusqu'à la chambre, et il avait l'impression de vivre un cauchemar et que le tout aller être exactement comme il l'imaginait, il ferma les yeux, et attendit, mais l'homme lui tendit des vêtements en lui disant qu'il pouvait se doucher et de se reposer pendant qu'il allait faire la cuisine.

Rester un peu perdu face à tout ça, il finit par regarder ce qu'on lui avait donner, et puis, il se surpris à les caresser et à soupirer comme si il avait le plus beau cadeau au monde dans les mains. Puis, il se décida finalement à entré dans la salle de bain et déposa les vêtements sur le rebord du lavabo pour ensuite se regarder un moment, avant de toucher à la veste. Elle était belle aussi. Il la retira de sur lui et retourna dans la chambre pour la déposé soignement sur le lit avant de regagner la salle de bain et retirer ce qu'il avait de vêtement sur lui, pour ensuite aller se doucher. C'était un délice, un pur plaisir, un dessert, une récompense merveilleuse. Et il resta un bon moment seulement à savourer l'eau sur sa peau, avant de se décidé à se laver en prenant un peu de savon pour enlever tout son passé de sur lui, comme si maintenant la vie lui réservait quelque chose de mieux à sa sortie de la douche. Même si une autre partie disait que non.

Une fois qu'il fut satisfait, il ferma l'eau, et chercha une serviette. Il avait oublié d'en laisser une sur le bord. Il posa son front contre la parois de la douche pour reprendre le controle car bien sur cette découverte venait de lui brisé sa bulle et là il repensait à son statut et à ce qu'il alla trouver une fois sa douche achevé... L'homme n'était pas nécessairement plus vieux que lui, mais tout de meme, cela ne voulait rien dire, et puis, il était bien entré dans un magasin d'esclave, un esclave servait... et puis aussi normal la douche pour qu'il soit propre si il... et avec ça, il n'avait rien d'autre, voilà ce qui était pire que tout, il n'avait pas d'amis, pas de famille rien. Depuis plus d'une dizaine d'année qu'il n'en avait pas eu de nouvelle, les derniere étant leur arrestation, ensuite dix ans dans un centre de recherche... Il n'avait rien sauf lui même et maintenant il ne s'appartenait plus, mais s'était-il seulement une fois appartenu...?

Il finit par retrouver le calme en lui, et il sortit enfin de la cabine de douche pour chercher une armoir ou un crochet avec les serviette, ce qu'il trouva, il en prit une et s'essuya complètement avant d'éponger la douche et le sol avec, pour ensuite l'accrocher et lui laisser le temps de sécher. Il se vetut de vêtement normal, en se sentant humain... Il en caressa même le tissus dans sa joie. Finalement, il quitta la pièce et regagna la chambre, se demandant si il devait se coucher ou pas. Certes il était fatigué et le lit lui semblait être le meilleur qu'il est jamais connu sauf peut-être enfant quand il vivait encore chez sa mère et son père. Mais malgré l'invitation, il se dit qu'il avait quand même passé beaucoup de temps dans la douche alors, qu'il devrait mieux prendre son service... Et c'est en déglutissant qu'il quitta la pièce pour aller dans le salon.

Dans l'embrasure de la porte il regarda le décor, les feuilles, les dessins et puis finalement l'homme, le jeune homme qui l'avait acheté qui était justement penché sur l'un d'eux avec son crayon, il voyait bien que le dessin était avancé, c'était bien fait, il resta quelques secondes à regarder avant de remarqué l'ordeur... Il mit un temps à comprendre depuis le temps, c'était loin dans sa mémoir, cela sentait le bruler? Mais comment cela se pourrait-il? Ah oui, il fumait, mais non c'était différent... Curieux, et encore un peu enfant à sa façon, il traversa la pièce pour aller dans la cuisine, et là, il comprit. Quelque chose était en train de bruler et non plus de cuir. Il ouvrit la porte du four et une fumé en sortit, sous la panique bien sur il recula, et le détecteur s'enclacha, se qui fit qu'un son strident était entendu dans tout l'appartement.

Sou se frotta les yeux et lâcha un bâillement sonore. Il aurait donné n’importe quoi pour aller se coucher tout de suite mais il devait s’occuper de Karim si il en avait besoin et surtout, surtout terminer cette toile. Car si jamais il ne le rendait pas à temps, il ne pourrait pas garder sa prime d’avancement. Ce qui voulait dire moins de moyens et pas de quoi assumer correctement le nécessaire pour le jeune homme aux cheveux de nacre. Et il se refusait à faire endurer quelque privations que ce soit à celui ci. Après tout, sa situation jusqu’à présent n’avait pas été enviable, aussi voulait il lui offrir ne serait ce qu’une vie correcte. Pas fastueuse non, il ne pouvait pas se le permettre, mais au moins .lui laisser sa liberté, lui donner un toit et de quoi manger. Essayer de lui prouver qu’il le considérait comme son égal.

Il se replongea dans son travail, les encres traçant bien malgré lui des ombres douces, violettes et bleutées, sur la peau blanche de l’elfe élancé qui se cambrait sur la grande feuille de papier. Il n’arrivait pas à détacher son esprit de son nouveau locataire ; le brun se demandait si il finirait par se plaire ici, si il sourirait, si … il secoua la tête et essaya de se concentrer de nouveau sur son pinceau. Il forçait tellement son esprit qu’il ne vit pas la silhouette frêle passer dans le salon vers la cuisine, ne sentant pas l’odeur de brûlé qui commençait à envahir le petit appartement.

Quand l’alarme se déclencha, il fit un bond gigantesque, se cognant contre son canapé. Il se leva et enjamba rapidement les dessins pour s’engouffrer dans la cuisine. Il coupa d’une main l’alarme qui lui vrillait les tympans, attrapant de l’autre un gant anti-chaleur. Il sorti la pizza carbonisée, qui ressemblait à présent à un vinyle ondulé, du four. Il la jeta et lança un regard sincèrement désolé à Karim.

- Pardon, je suis un peu distrait. Tu vas devoir attendre encore si tu veux manger. Tu m’excuses ?

Il lui sourit et rouvrit le congélateur, fouillant parmi les boites pour trouver quelque chose de suffisamment consistant pour deux. Ne trouvant rien qui convenait, il claqua la porte et se tourna de nouveau vers le jeune homme, l’air embêté.

- Je n’ai rien ici. Tu préfères que je commande quelque chose ou que t’emmènes manger quelque part ?

Karim était paniqué. La nourriture avait brûlé et sans doute que cela déplairait à son propriétaire. Peut-être qu'il s'attendait à ce qu'il sorte plus rapidement de la douche et s'en occupe, après tout un esclave servait bien à faire la cuisine, le ménage et à... il se recula quand l'homme entra dans la pièce et le laissa s'occuper de la pizza et de l'alarme. Étrangement, il ne l'entendit pas s'en prendre à lui mais plutôt s'excuser. Karim avait en fait aucune idée de se qui allait lui arrivé. Mais ce qu'il savait c'est qu'il se sentait à bout de force, à bout tout simplement et qu'il avait l'impression de n'être rien, et de n'avoir jamais été quelque chose. Aujourd'hui, il était un esclave... une créature sans âme qui devait sa vie à un autre et qui avait l'obligation de le servir en toute chose.

Il attendit un peu et puis quand il lui parla aussi amicalement, il ne sut d'abord pas quoi répondre. Après une petite enfance presque normal, il avait vécu dans la rue et pour finir, dans un laboratoire pendant toute son adolescence, il ne savait pas du tout quoi répondre, ce qu'il avait le droit ou pas. Il chercha d'abord ces mots, puis, il se dit qu'il devait répondre, mais quoi, qu'est-ce qui serait mieux? Il se montrait bon avec lui, mais peut-être avait-il un autre côté à sa personnalité. Comment savoir...

« Je... suis désolé. Je sais pas... monsieur... je veux dire, que, je suis pas difficile. ... »

Il s'essuya nerveusement le front du dos de la main en baissant les yeux, il ne savait pas vraiment quoi répondre. Il trébucha à moitié et se rattrapa au comptoire derrière lui. Il eut un sourire piteux et attendit encore un moment, jetant un bref regard à celui qui avait payé pour lui.

« Je préférai... rester ici. Je me sens pas très bien. »

Voilà il l'avait dit, cela n'avait pas été si terrible que cela. Il n'avait pas peur de Sou mais, il était tellement déboussolé et sans ressource, sans aucune idée dans quoi il était et tout le reste qu'il... était tremblant et hésitant, mais il ne savait pas dans quoi il était tombé et on s'était tellement jouer de lui en laboratoire pour avoir sa docilité et sa participation...

Son sourire disparu, et il se sentit soudain mal à l’aise. Il aurait tellement aimé que le jeune homme aux cheveux de nacre se sente en confiance ! Evidemment, il savait bien qu’en tant qu’ancien esclave ce devait être difficile d’accorder sa confiance à qui que ce soit. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher d’espérer que, peut être, il lui ferait confiance. Il voyait bien qu’il lui faisait peur, comme si il prenait le risque de se faire frapper à chaque instant. Instinctivement, il eut un mouvement vers le jeune homme quand celui ci trébucha, mais il ne le toucha pas, se contentant de le fixer, essayant de ne pas voir le côté pathétique et piteux de son sourire. Il baissa les yeux, se mordant la lèvre au sang.

« Je préférai... rester ici. Je me sens pas très bien. »

Il hocha la tête, relevant le visage. Il voulait trouver un moyen de calmer le garçon tremblant en face de lui. Il réfléchit quelques instants encore, les yeux dans le vague. Puis, se forçant pour lui sourire gentiment, il lui tendit doucement la main, lui laissant le choix de la prendre ou non.

- Comme tu voudras. Si tu es fatigué tu n’as qu’à aller dormir un peu dans la chambre.

Il hésita quelques instants, se demandant si il devait ajouter encore quelque chose, ajouter juste une requête…

- Ecoute je… je sais que c’est beaucoup te demander mais… s’il te plait, est ce que tu veux bien essayer… juste essayer de me faire confiance ? Je te jure que je ne te ferais rien que tu ne veuilles pas. Je le jure…

Il se sentait tellement désemparé. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux et ferma les yeux quelques secondes, espérant que le garçon prenne sa main ou même qu’il le repousse, qu’il fasse n’importe quoi …

Il avait peur, parce qu'il ne savait pas ce qu'on attendait de lui, pire encore, il s'imaginait la pire des horreur malgré toute les bonté que l'avait entourer l'homme parce qu'il connaissait son rang dans la société. Mais quand celui-ci, lui dit calmement, doucement, posément, avec respect qu'il n'avait pas a avoir peur et que jamais il le forcerait à faire quoique se soit contre son gré. Ce ne fut pas qu'un simple apaisement, c'était un réellement soulagement, et il ne fit pas que prendre la main de cet homme, il alla même jusqu'à aller se réfugier dans ses bras, le serrant contre lui sa tête poser contre son épaule. Pour la première fois, on ne voulait pas le forcer à quoique se soit.

« merci ... »

Après quoi, il le lâcha et regarda autour de lui comme si il voyait le tout pour la première fois. Il compara cela a la maison de ses parents, à leur cuisine, et il constata qu'elle était tres différente, celle de cet homme était beaucoup plus petite, plus simple, il ne connaissait pas le mot, mais cela e lui déplu pas. Il le regarda un peu, pour être sur qu'il pouvait et alla voir le reste de cette maison qui se retrouvait à être minuscule! Il y avait le coin salon et c'était tout! Rien de plus, sauf une chambre avec une salle de bain. Il n'avait jamais rien vu d'aussi petit. Il n'y avait qu'une seule porte de fermer et si il se rappelait bien c'était de là qu'il arrivait. Si il n'aurai pas vécu dans la rue, il aurait été persuadé que au-dela de ce qu'il voyait, cela appartenait encore à l'homme mais il savait que non. Il lui avait proposer de dormir et il était si fatigué qu'il ne prit que quelques minutes pour finalement s'étendre un peu et s'endormir dans un coin du lit, en boule.

Sou fut fort surpris quand Karim se nicha contre lui. En vérité, il ne s’attendait pas à ce que le jeune homme prenne sa main, d’où l’étonnement que provoquait sa réaction chez le brun. Il l’entoura tendrement de ses bras, caressant la chevelure claire et changeante du bout des doigts. Protecteur, il le garda contre lui sans trop resserrer son étreinte afin de le laisser libre de s’en libérer quand il le voudrait. Un sourire sincère réapparu sur ses lèvres, et il caressa doucement la nuque de Karim, répliquant d’une voix douce.

- Il n’y a pas de quoi, c’est normal …

Le jeune homme finit par le lâcher et regarder autour de lui, et Sou en profita pour refermer la fenêtre. Il se frotta les yeux et, voyant que Karim le regardait d’un air interrogateur, il lui fit un sourire encourageant. Le garçon sorti, probablement pour faire le tour de l’appartement ou aller se coucher. Le peintre espérait que l’étroitesse de son chez lui ne rebuterait pas le garçon aux cheveux de nacre. Le voyant s’engouffrer dans la chambre, il attrapa son téléphone et commanda des pizzas.
Une fois l’appareil raccroché, il s’effondra dans son canapé et regarda autour de lui. L’ampleur du bazar qui l’entourait l’affligea et il décida qu’il devrait ranger un peu. Après tout, il n’était plus seul et il fallait donc plus d’espace à vivre. Il commença un tri des feuilles et les glissa dans les pochettes prévues. Regardant autour de lui, plutôt satisfait, il repoussa les feutre, crayons et autres pinceaux dans un coin de la table basse et entra en silence dans la chambre.

Il eut un sourire attendri en voyant le garçon roulé en boule, endormi. Il rabattit le drap de manière à ce que celui ci recouvre Karim. Le grand brun s’assit au sol de manière à ce que son visage soit en face de celui de Karim et il sourit, tendant la main pour caresser la joue du jeune homme, laissant ses doigts remonter pour se perdre dans la chevelure si étonnante. Il était complètement perdu dans ses pensées, aussi manqua t il de faucher le garçon et le faire tomber du lit quand la sonnette résonna. Espérant qu’il ne l’avait pas réveillé, il alla ouvrir la porte et posa les boites de pizza sur la petite table avant de retourner dans la chambre.

- Karim ? Si tu as faim, il y a de quoi manger dans le salon. Mais si tu préfère dormir encore un peu, n’hésite pas…

Il hésita quelques instants dans l’embrasure de la porte, se mordant la lèvre, puis il retourna dans le salon sans un mot. Il ne parlait jamais autant, et pourtant ce jeune homme lui donnait envie de parler. Oh pas plus que les autres personnes dans leur vie de tous les jours non, mais pour lui cela restait une quantité de mots assez affolante. Il vivait seul et n’avait pas vraiment d’amis, aussi à qui parler ?

Karim n'avait pas mis longtemps à s'endormir car il était vraiment sépuisé mentalement. Son sommeil par contre était vide de tout rêve et de toute pensée. Son corps avait accepter de le laisser se reposer vraiment, pas longtemps par contre car après un moment, un étrange bruit le fit plisser les yeux pour finalement entendre quelqu'un l'appeler. Cela devait être pour un autre test, un autre examen... Il ouvrit alors le regard sur un décor qui ne lui disait pas grand chose. Il s'étira un peu et sortit du lit qui n'était plus celui de la clinique étrangement. Où était-il? Et voilà que la réalité le frappait, le laboratoire avait fermé et on l'avait remit a un magasin qui allait le vendre, et l'avait vendu a un homme. Homme qui lui avait permi de ce doucher et puis de dormir.

Un peu inquiet et timide aussi, il marcha vers l'entré de la chambre pour regarder par l'embrasure de la porte l'homme qui assis dans le salon, qui semblait se concentrer sur quelque chose, peut-être un dessin. Mais il y avait une odeur aussi qu'il se rappelait plus ou moins. Cela n'était pas désagréable. Alors il continua un peu encore de marcher dans le salon pour voir de quoi il s'agissait, de la pizza? Il n'en avait pas manger depuis ... depuis qu'il avait quitter la maison de ses parents! Le regard grand, il fixait la nourriture avec envie, puis finalement, on l'invita à en manger (je présume XD) , mais il ne prit aucun couvert, en fait si il y en avait, il ne le vit pas, à la place il se prit une pointe qu'il en mangea en trois bouchés, avant de s'en prendre une autre qui allait subir la même chose, quand il se rappela qu'il n'était pas seul, et il leva un regard vers le jeune homme.

Rougissant, il se détendit et s'assit au sol tranquillement, pour faire un sourire? pas sur, mais il mangea la seconde pointe de façon plus propre et finalement se lécher les doigts après. Il préféra attendre pour la suite, meme si il avait encore faim.

Assis en tailleur devant la petite table basse, il ouvrit la boite de carton et se laissa envahir par les effluves légèrement épicées de la pizza. Jouant quelques instants ave la longue lame du couteau et découpa le cercle de pâte garnie avec précaution, prenant bien soin de faire des parts égales. Si il n’était pas franchement maniaque, il avait pourtant quelques tics de comportement. Puis il repoussa le tout un peu plus loin et posa une feuille sur le coin de la table, basse, commençant à griffonner une «ébauche rapide du visage du bel endormi qui squattait son lit.

Il entendit un pas doux et redressa la tête, tombant quasi nez à nez avec Karim. Il fit glisser la feuille par terre, à coté de lui, regardant sans rien dire le jeune homme aux cheveux clairs. Il sourit en voyant avec quels grands yeux il regardait la pizza sur la table et, d’une voix douce, l’encouragea.

- Vas y, sert toi.

Il le regarda dévorer la pizza, se retenant tant bien que mal de rire. Il devait vraiment avoir faim! Il lui sourit gentiment en le voyant rougir et pris lui-même une part de pizza qu’il grignota doucement, par toutes petites bouchées. Il le regarda s’asseoir et laissa son propre sourire s’élargir sur son visage, tandis que le jeune homme se léchait les doigts. Il posa ses coudes sur le rebord la petite table et le fixa de longues secondes avant de pousser la boite en carton vers lui.

- Mange jusqu’à ce que tu n’ais plus faim d’accord?

Il s’étira comme un grand chat et ferma les yeux, laissant sa tête reposer sur le plat du canapé, ses mains posées à plat sur le sol du petit salon. Il se laissa porter par le flot de ses pensée, ses mains glissant sur le sol. Ses doigts rencontrèrent un crayon qu'ils attrapèrent et il commença à jouer avec, tout en se disant qu'il avait beaucoup de chance d'avoir ce charmant jeune homme près de lui, et qu'il allait bientôt devoir se remettre au travail. Ce qui l'ennuyait profondément, il aurait préféré s'occuper au moins toute la journée du jeune homme. Mais enfin....Il lacha un petit sourire et, rouvrant les yeux, se mit a mordiller son crayon.

Karim avait été un peu gêné d'avoir manger de cette façon, mais son maitre, ne semblait pas lui tenir rigueur car il lui poussa même la boite pour qu'il mange à sa faim, alors même si il était un peu gêné il mangea, jusqu'a ce qu'il remarque qu'il était le seul à manger. En effet son maitre était assis pas très loin, mais il était plutôt dans ses pensée, et se contentait de jouer avec un crayon. Aussi, le jeune syndir se sentait mal. Un peu comme si il n'avait pas vraiment de raison d'être dans un tel environnement. Il baissa donc la tete et attendit un peu, mais comme il était vraiment trop ailleurs son maitre ne semblait pas le remarquer.

« Je ... »

Il ne dit rien de plus car il se plia en deux sous une douleur abdominal soudaine. Il eut alors peur, peur d'avoir trop manger et d'avoir fait une bêtise en mangeant à lui seul la moitié de la pizza. Il n'avait pas regarder, il s'était servit et reservit tout simplement, et voilà qu'il avait sans doute fait une bêtise. Se sentant vraiment mal, il se referma sur lui même pour tenter d'apaiser son estomac mais finalement cela ne semblait pas passé, et comme un enfant qui avait mal, il aurait aimé avoir un peu de réconfort, et comme un enfant, il alla s'asseoir au côté de son maitre, même si il ne voulait pas le supplier aussi de façon grostesque de l'attention.

Sou était parti très loin dans les cheminements de ses pensées. Cela lui arrivait parfois, et il perdait totalement conscience du monde dans ces moments là. Comme il vivait seul depuis des années, cela ne lui avait jamais posé de problèmes et personnes à son travail ne s’en souciait vraiment,tant qu’il faisait son boulot correctement. Ainsi, bien que ses yeux fussent grands ouverts, il ne voyait pas réellement ce qui l’entourait.

Quand Karim se courba, il recommença à émerger lentement, cessant de mordiller le crayon mais toujours son regard noir plongé dans le vague. Ce n’est que lorsque le jeune homme s’assit a côté de lui, il réalisa complètement. De le voir ainsi recroquevillé l’inquiéta et il passa son bras autour des épaules de Karim avant de le prendre franchement dans ses bras, caressant maladroitement ses cheveux de nacre.

- Qu’est-ce qui t’arrives Karim?

Il lui fallu quelques secondes encore pour remarquer a quel point le garçon était crispé sur son ventre. Il lui caressa la joue du bout des doigts et le pris dans ses bras pour l’allonger sur le canapé. Il lui sourit tendrement et s’assit au bord du vieux sofa, posant avec beaucoup de douceur sa main sur son ventre.

- Tu as mal où exactement? Tu veux que j’appelle un médecin?

Il essayait de conserver un calme olympien, même si il était assez inquiet. Il repassait en revue a toute vitesse les médicaments qu’il conservait dans son placard à pharmacie, tout en gardant son regard posé sur le visage du syndir, laissant son sourire discret flotter sur ses lèvres fines.

Karim se sentit ridicule, et pour cause, un simple mal de ventre comme en ont les enfants après avoir manger trop de bonbons... Penaud, il avait les yeux baissé devant l'inquiétude de son maitre et tarda à lui répondre. il se décida finalement cramoisie à lui avoué la raison de son mal aise physique.

« Pardon maitre, ce n'est rien de grave, j'ai seulement... j'ai seulement trop manger, et trop vite »

Il ne savait pas si il pouvait vraiment se réfugier contre lui, il aurait bie voulu, mais il était encore inhabitué de ce genre de chose. Au laboratoire, on le laissait seul et la seule chose qui importait c'était sa docilité pour les expérience, maintenant, il s'en mordait les doigts, il avait besoin de chaleur humaine, mais ne savait pas si c'était normal qu'un esclave en réclame au près de son maitre. Pour régler cela, il finit par décidé qu'il pouvait bien, et que de toute manière si l'homme était conter ses familiarité il le repousserait et alors il aurait l'heure juste tout simplement.

Alors il se réfugia contre son épaule, et posa tête dans le creu de son cou, le gardant contre son torse, soulager de sa présence et de sa chaleur, oubliant petit à petit ses crampes. C'était tellement mieux avec quelqu'un.

Ne recevant aucun réponse, Sou essaya de ne pas s’inquiéter plus qu’il ne l’était déjà. Il caressa tout doucement, presque en un frôlement, la joue rougie du garçon et hocha la tête. Alors ce n’était pas grave. C’était tout ce qui comptait après tout. Son sourire s’agrandit un peu plus, rassuré qu’il était. Puis il repassa rapidement la phrase dans sa tête et fronça légèrement les sourcils, ouvrant la bouche pour dire quelque chose.

Il fut coupé dans son élan par Karim qui se nicha contre lui. Doucement, presque hésitant, il l’entoura de ses bras et le berça tendrement, essayant de retrouver les gestes doux que lui procurait sa mère quand il était malade. Il caressa la douce chevelure de nacre, laissant ses doigts se perdre dans les mèches aux couleurs fascinantes. D’une voix basse, sans aucun ton de reproche, il dit.

- S’il te plait, ne m’appelle pas ainsi. Je ne suis pas plus ton maître que toi tu n’es le mien d’accord?

Il se tut et ferma les yeux, le gardant contre lui sans cependant serrer suffisamment son étreinte pour l’empêcher d’en sortir si il le désirait. Mais au fond, il espérait que le jeune homme resterait encore un petit peu contre lui. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas serré quelqu’un dans ses bras, et bercer ce jeune homme était si agréable…

Karim se sentait bien avec lui. Même si ils ne se connaissaient pas. Cela n'avait pas d'importance dans la mesure, ou l'homme était proche de lui et qu'il pouvait se reposer sur lui cela suffisait à l'enfant qu'il était toujours. Il resta contre son torse, la tête dans le creux de son épaule. Toute sa vie avait été ... sombre. Des tests réguliers, ensuite la rue, puis de nouveau les laboratoires avant de finir esclave. Il avait perdu ses parents jeunes, et il se sentait seul. Maintenant ils étaient deux, mais pas comme des amis ou des frères mais en tant que maitre et esclave.

Après un long moment à se réconforté, Karim se sentit mieux et alors il se redressa, mais resta très proche, coller contre son maitre, même si ce dernier aimait pas qu'il l'appelle ainsi. Il se demandait bien ce que le reste de la vie lui réservait. Il se disait que l'homme qui l'avait acheté pourrait sans doute lui dire.

« Dites, j'ai une question. À quoi je vais vous servir? Pourquoi m'avoir acheté? »